UNE USINE POUR L’ART COMPTANT POUR RIEN !
- Dis mon biquet, t’as préparé mon briquet pour moi aller bosser à l’usine vendredi soir ?
- Mais oui, chéri... Au fait, tu fais quelle pause ?
- Les quatre. Et tout le week end. En heures supp’. Payé à triple. Avec récup’ ! Le pied intégral, quoi !
- C’est bien Trésor, le travail, c’est la santé et toi quand tu aimes tu ne comptes pas.
Le vendredi en question, c’est le 20 mai. OK boys ? A cette occasion, le collectif des Têtes de l’art soufflera les quatre bougies de préchauffage de leur rencontre.
Quatre années de beau bordel organisé : d’aventures en odyssées, de tranches de l’art en artpocalypsexpo, on a eu droit à une sacrée floppée de cadres peinturlurés, de photos joue contre jour, de bricolages sculpturés, de vidéos sans idéaux et de racacollages désaffichés.
Du véritable grand Art comptant pour rien...
Mais de quoi on parle, là. Je pas comprenderstand ? Moi travailleurs émigrés !
Ce collectif, c’est quoi au juste ? Un vrai groupe de faux artistes ou un faux groupe de vrais artistes ? Allez savoir... mais ce qui est sûr c’est que ce sont de vrais « fête-art ».
Les Têtes de l’art, vous dites ? Un syndicat d’ouvriers-forgerons, de peintres en bâtiments, de soudeurs à deux sous, de jardiniers en herbe. Bref, une mutuelle d’anartistes de pacotille.
Leur but ? Découvrir et réunir des artistes et leur donner la chance d’exposer leur boulot.
Ce cirque de culturo-terreux investit des endroits insolites pas forcément culturel, pas forcément délabrés non plus. Cette fois, c’est l’ancien musée de l’industrie situé dans les usines Cockerill Sambre, route de Mons à Marchienne, à une coulée continue du viaduc de Charleroi.
Plan de travail : des performances de grapheurs qui bomberont le torse et les parois des hangars poussiéreux. Des peintres séviront dans les halles, notamment les élèves de l’asbl Aventi sous le coup de pinceau du contremaître Urbain. L’école de forges de Gian Franco Burattin rallumera la flamme de la « Hell’s Kitchen » et fera revivre ce haut lieu de l’industrie carolo qu’était l’Usine de La Providence.
Une expo de peintures, de sculptures, de collages, de photos, des installations et des projections vidéos. Tout ça pendant trois jours : le vendredi jusqu’à l’aube, le samedi de 12 à 24 h et le dimanche de 12 à 18 h.
Le vernissage est prévu vendredi 20 à 19h,
Dès 20 h. Cinq groupes rock carolos rivaliseront avec les marteaux et les enclumes des forgerons : Sun Plane (power pop dont le plus âgé à 15 ans !), Etats d’amE (french pop band bien connu), Milk (électro pop) et les inoxydables Vortex (pionners du punk wallon). Los Petardos (ska-punk) se produira en fanfare accompagné d’artistes de rues (cracheurs de feu, jongleurs,...) et d’un groupe de Hip-hop. Cette soirée sera animée par les « 2Fuckin’DJ » alias DJ Curver & DJ Wood Boy. Elle se poursuivra sur les dance-grill avec DLCLM (dans le cul la manivelle) et Globul (velours).
Sim2000 et DJCZ (indus), Gianni (Fugue) et many morts complèteront l’équipe syndicale qui sera chargée de maintenir le rendement patronal des 38h jusqu’à épuisement des matières premières.
Le samedi à partir de 14h, place au rock alternatif : 9 groupes rock et 8 dj set-live électro se succèderont jusqu’à la messe dominicale qui sera célébrée en direct des hauts-fourneaux par Saint Eloi en personne et retransmis sur écran géant. In rock we trust !
Allez les gars, au goulot ! Roberto Dort Razzio